Le syndrome de DIOGENE à Paris (et ailleurs)

Voilà une situation que nous autres gestionnaires Syndic nous connaissons malheureusement bien. A titre personnel, je l’ai rencontré une dizaine de fois sur toute ma carrière. Il était temps que la Ville de Paris (et toutes les autres municipalités de France) prenne enfin cette maladie en compte et ses conséquences. 

Cette maladie, c’est le stockage d’ordures ménagères entre autres dans un appartement par son occupant depuis des… années, qui a pour origine un drame humain, familial et social.

Quand le Syndic est alerté, il est souvent très tard, et seul, le professionnel ne peut pas agir sans la collaboration des services sociaux et municipaux. 

Le respect de la vie privée et de l’intimité du domicile ne permet pas au Syndic d’y pénétrer sans l’autorisation de l’occupant malade. Et toute la difficulté vient de là. 

Le Syndic n’est pas seulement ce professionnel qui gère une copropriété, il doit également veiller à la « santé de ses résidents » et à leur sécurité.

Ce syndrome n’est certainement pas que parisien !

 

DECOUVREZ :  

Source : Article de Loïc D. pour le Magazine MARIE FRANCE Juillet 2024

La Mairie de Paris a décidé d'évoquer la prise en charge des malades du syndrome de Diogène qui fait de plus en plus de victimes.

C'est une pathologie qui est longtemps restée dans l'ombre. Mais devant l'augmentation du nombre de cas, les pouvoirs publics ont décidé de prendre la mesure du problème. 

C'est ainsi qu'à Paris, la mairie a décidé de s'attaquer au syndrome de Diogène qui engendre des difficultés sanitaires.

Le trouble du comportement a été décrit pour la première fois en 1975 par une gériatre américaine du nom d'Allison N. CLARK. Le nom de syndrome de Diogène a été adopté en référence au célèbre philosophe grec qui a vécu au IVᵉ siècle avant Jésus-Christ. Ce dernier vivait dans le dénuement le plus complet, à l'extérieur et en dehors de toute convention sociale. Mais à la différence de cette illustre figure de l'Antiquité, pour les malades, il ne s'agit pas d'un choix conscient, mais d'une pathologie reconnue.

Le syndrome de Diogène est un trouble comportemental reconnu

"Ce trouble comportemental est principalement caractérisé par l'accumulation compulsive d'objets et parfois de déchets et par une incapacité à prendre soin de soi-même et de son environnement", comme le décrit le site de la chaîne d'information continue CNEWS qui a consacré un article au sujet. Et ce mardi 9 juillet 2024, c'est la Mairie de Paris qui a évoqué le sujet de la prise en charge des malades lors du Conseil de Paris.

Les experts estiment qu'environ une personne sur 2.000 est touchée. Les conséquences peuvent être graves. Le manque d'hygiène corporelle fait partie des symptômes fréquents. Et des problèmes sanitaires liés à la présence de rats et d'autres parasites potentiellement porteurs de maladies apparaissent dans les habitations concernées. Et cela ne s'arrête pas au logement de la personne souffrant du syndrome de Diogène. Les voisins peuvent aussi se retrouver à devoir faire face à des indésirables, notamment dans les immeubles.

Les personnes victimes du syndrome de Diogène sont en rupture de lien social

Cette accumulation d'objets présente des risques d'incendies et peut "conduire à des conflits avec les voisins et les autorités locales en raison des conditions de vie dangereuses et insalubres." Du côté de la Mairie de Paris, il est prévu de prendre le problème très au sérieux. D'autant que ce sont principalement des personnes âgées qui sont touchées.

Les malades sont souvent en rupture de lien social et peuvent aussi souffrir d'autres pathologies. Il s'agit aussi parfois de personnes avec des troubles psychiques ou psychiatriques. Ce public fragile nécessite aide et assistance pour sortir de son isolement et retrouver des conditions de vie plus dignes.

Il existe différents stades du syndrome de Diogène

Jean-Claude MONFORT, médecin psychiatre et praticien hospitalier, a d'ailleurs expliqué les origines de ce problème dans un article paru dans le journal Ouest-France en mai dernier. "Pour 9 personnes sur 10, arriver dans une telle situation, c’est forcément qu’ils sont malades. Or, ce n’est pas tout à fait le cas. Ils ont certes des maladies associées, mais ce n’est pas le cœur du problème. Puis, une personne sur deux n’en a pas. Pour beaucoup, c’est plutôt un mode de vie", a confié le praticien.

Ce spécialiste a révélé qu'il existe plusieurs stades dans le syndrome de Diogène. "Il existe différents grades, mais notamment trois relations : celle que j’ai avec les objets, à mon corps et ma relation aux autres.", a ajouté Jean-Claude MONFORT. Dans tous les cas, une meilleure connaissance de ce trouble permettra de détecter les malades de façon plus précoce avec une prise en charge des services d'assistance.

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